Un Minimum Samusocial
Produits d hygiène à usage unique. Extrait du projet
de diplôme de l’’ENSCI-Les Ateliers Paris.

        Nous sommes aujourd’hui dans un pays
riche où il est choquant qu’un homme puisse mourir de
faim ou de froid. Si cela arrive, ce n’est pas dû à la faim
ni au froid mais finalement à cause du silence. 
        Le Samusocial est l’organisation centrale de la précarité
et de la grande exclusion. Il coordonne à travers le numéro
115, toute la logistique de l’hébergement d’urgence.
Un centre d’hébergement d’urgence de nuit c’est un endroit
où toute personne peut manger, dormir, se laver et peut
dialoguer avec les travailleurs sociaux. Le matin, il y a une
prise en charge par l’assistante sociale et un psychologue
ainsi qu’une consultation médicale par un médecin.
L’expérience nous montre que les objets existants dans ces
lieux sont inadaptés : Où je suis ? Où je pose mes affaires ?
Avec quoi je me lave ?… Et demain ?
        Des psychanalystes, des assistantes sociales définissent
et travaillent à ces questions. C’est avec eux que nous
pouvons mesurer les réels enjeux d’un travail sur les
objets de ces centres. À cette entreprise, nous répondons
avec des outils simples. Notre proposition est une série
d’objets ou de solutions. La recherche en matière
de design consiste à concevoir des objets à usage unique
qui, bien qu’issus d’un contexte donné, doivent pouvoir
rentrer dans un cadre plus large, et s’adresser au plus
grand nombre. Il ne s’agit pas de faire de sous-produits
pour les précaires, mais proposer de l’innovation dans
le domaine des produits d’hygiène jetables que
l’on rencontre dans le médical ou l’hôtellerie.
        Le projet consiste à proposer une série d’objets
destinés à rendre les centres d’hébergements d’urgence
plus « humain ». Un livret d’accueil, une ordonnance
ociale, un peignoir, un kit d’objets d’hygiène à usage
unique (savon, blaireau, shampoing, brosse a dents,
rasoir), un coffre et un lit.

Gant de toilette : carré de non-tissé en polypropylène,
pré-imprégné de savon, froissé, puis moulé.
Sous l’eau, le tissu se déploie par friction avec le corps
et libère son savon.

Blaireau : bande de non-tissé en polypropylène
pré-imprégné de savon à barbe, découpé, roulé, puis
thermo-soudé. Une fois passé sous l’eau, il libère
sa mousse sur le visage.

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Conception : J. Aich
Photos : Véronique Huygue
2001
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